La biodiversité, c’est quoi?
C’est le tissu vivant de notre planète. Nous, les humains, appartenons à une espèce – Homo sapiens – qui constitue l’un des fils de ce tissu.
Cela recouvre l’ensemble des milieux naturels et des formes de vie (plantes, animaux, champignons, bactéries…) ainsi que toutes les relations et interactions (coopération, prédation, symbiose…) qui existent, d’une part, entre les organismes vivants eux-mêmes, d’autre part, entre ces organismes et leurs milieux de vie.
L’usage du mot biodiversité est relativement récent mais la biodiversité, elle, est très ancienne : la diversité biologique actuelle est le produit de la longue et lente évolution du monde vivant sur l’ensemble de la planète, les premiers organismes vivants connus datant de près de 3,5 milliards d’années.
Trois niveaux interdépendants
-La diversité des milieux de vie à toutes les échelles (les écosystèmes) : des océans, prairies, forêts… au contenu des cellules (pensons aux parasites qui peuvent y vivre) en passant par la mare au fond de son jardin ou les espaces végétalisés en ville.
-La diversité des espèces qui vivent dans ces milieux, qui sont en relation les unes avec les autres (prédation, coopération…) et avec leurs milieux de vie.
-La diversité des individus au sein de chaque espèce : autrement dit, nous sommes tous différents ! Les scientifiques parlent de diversité génétique pour ce troisième niveau.
Une vidéo sympa sur l’Infrastructure Ecologique
L’écologie, c’est quoi?
L’écologie ou écologie scientifique, est une science qui étudie les interactions des êtres vivants entre eux et avec leur milieu. L’ensemble des êtres vivants, de leur milieu de vie et des relations qu’ils entretiennent forme un écosystème (Faune, Flore et Habitats).
La biologie de la conservation, c’est quoi?
La biologie de la conservation, en tant que science autonome, émerge dans les années 60-70 avec pour objet principal de comprendre, de prévoir et de prévenir les dommages subis par l’environnement (dont les extinctions d’espèces). Elle fait appel à des ressources scientifiques multiples : l’écologie et la biologie des populations, mais aussi la génétique, la systématique, la paléontologie, l’anthropologie, l’économie, la sociologie, etc.
Pour ce qui est de la Biologie de la Conservation (BC) même, c’est à dire de la science qui étudie la biodiversité (aux niveaux génétique, spécifique, écosystémique, et même paysager) et les dynamiques d’extinction pour essayer de les enrayer, elle apparut à la fin des années 60 et se structura au cours des années 70. Cette science très récente s’inspira de l’écologie des communautés, de la biologie des populations et surtout de la biogéographie insulaire. Selon Grumbine, l’objectif initial de la BC était d’intégrer les théories de la biogéographie insulaire aux pratiques de conservation. Cet objectif fut largement dépassé et la BC développa ses propres méthodes et ses propres théories. Pour ce qui est de l’aspect génétique, le pionnier de la génétique de la conservation (ou de la « conservation génétique »), Otto Frankel, s’inspira des préoccupations des agronomes qui commençaient à créer des banques de graines pour préserver la diversité génétiques des plantes susceptibles d’améliorer les cultivars existants. Il souligna pour sa part, et de façon visionnaire, la responsabilité éthique des généticiens dans la conservation de la diversité génétique et des processus évolutifs naturels.
Au départ cependant, l’un des objectifs de la BC était d’estimer la surface minimale d’une réserve naturelle pour garantir la pérennité des espèces et des écosystèmes ; puis cet objectif s’est progressivement focalisé sur la taille minimale des populations pour garantir leur viabilité, et plus récemment encore, sur les moyens de garantir son « évolvabilité » à long terme.
Sources: Publication scientifique du Muséum MNHN / La revue Biological Conservation parut pour la première fois en 1968 / Grumbine (R. Edward), Ghost Bears. Exploring the Biodiversity Crisis, Washington DC : Island Press / Frankel (Otto H.), « Variation – the Essence of Life », Proceedings of the Linnean Society of New
Mais du coup, on fait quoi?
Concrètement, il faut protéger localement la biodiversité mais avec une vision globale (à l’échelle de la planète Terre). J’aime beaucoup l’idée qu’il faille réduire notre impact sur la nature partout, mais aussi de l’intégrer partout dans nos sociétés : planter des arbres en ville, laisser les prairies se développer au pied des arbres ou sur les trottoirs, créer beaucoup de petits parcs naturels (plus naturels que les parcs actuels des villes ), laisser plein de petits îlots sauvages entre les champs cultivés, entre les immeubles etc. L’idée principale est de réduire la différence drastique entre le « naturel » et le « non naturel » afin d’avoir du « naturel » et du « moins naturel » partout. Il doit exister des sanctuaires de biodiversité (grands espaces protégés) pour permettre aux organismes qui ont besoin de beaucoup d’espaces de survivre, mais aussi énormément de petites et moyennes zones naturelles autours de toutes les villes, dans tous les types d’habitats.
Les effets du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité ne se font ressentir qu’après le dépassement d’un certain seuil car le système global est très résilient (difficile à changer). Néanmoins, lorsque ces seuils sont dépassés, il est très difficile (voire impossible) de revenir en arrière, même après plusieurs siècles. Par exemple, même si nous arrêtions totalement de rejeter du CO2, le climat continuerait de se réchauffer pendant encore plusieurs décennies et les espèces aujourd’hui disparues ne reviendront jamais.
Sources: tela-botanica.org